Quand arrive la nouvelle année, nous sommes beaucoup à prendre des résolutions que nous tiendrons plus ou moins longtemps (plus souvent moins que plus, avouons-le.)
Pour 2025 j’ai décidé que je ne réfléchirai pas au sujet, j’ai déjà intégré de nouvelles habitudes depuis quelques temps pour mieux prendre soin de ma santé physique comme mentale, je n’ai pas eu envie d’attendre un 1er janvier pour ça. Ma Mamie disait que chaque jour est une opportunité de faire mieux, alors autant s’y mettre dès que l’envie nous effleure !
En revanche si je ne prends pas de résolutions en soi, j’ai décidé que je ne m’empêcherai pas de rêver d’évolution générale, sociétales.
Je rêve de…
Je rêve de me balader dans la rue sans avoir à renoncer à un chemin parce que les pavés sont trop vieux pour être carrossables. Sans avoir non plus à descendre du trottoir parce qu’une voiture s’est garée sans laisser l’espace à une poussette ou un fauteuil de passer. Sans avoir à faire demi-tour parce qu’il y a un bateau au début de la rue mais pas à la fin. Sans avoir à perdre cinq minutes à tenter de bouger les poubelles qui ont été mises n’importe comment en plein milieu du passage.
Je rêve que les personnes qui me proposent de l’aide le fasse par altruisme sincère envers son prochain plutôt que simplement pour avoir l’impression d’avoir fait une bonne action. Ce sont ces personnes qui me proposeront leur aide aussi (et surtout) quand il pleuvra. Elles qui ne se vexeront pas si je refuse leur aide et passeront leur chemin en me souhaitant une belle journée. Elles aussi qui me demanderont la permission avant de faire quoi que ce soit dans l’idée de m’aider parce que, même familiers du handicap, le consentement reste la règle numéro une de toute interaction sociale.
Je rêve que les gouvernements de demain s’attèlent à des sujets importants, prennent des décisions concrètes, plutôt que de reproduire les querelles de la cour du collège à base de « lui il est nul, c’est moi le plus intelligent » À quand la mise en action d’une accessibilité universelle, généralisée ? À quand les aides humaines, financières ou administratives adaptées à chacun ? À quand une reconnaissance des maladies chroniques et des handicaps invisibles plus significative ? À quand un réel accompagnement des enfants en situation de handicap qui ont besoin d’être scolarisés comme n’importe quel enfant ?
Je rêve que des scientifiques trouvent des remèdes à la sclérose en plaques, au syndrome d’Ehlers-Danlos, à la maladie des os de verre et autres obstacles à une bonne santé. Qu’ils découvrent des moyens de réparer les moelles osseuses, de régénérer les terminaisons nerveuses et de redonner espoir à ceux qui souffrent. Au lieu de ça, je vois des chercheurs mesurer l’impact de la couleur des assiettes sur l’appétit, analyser les performances sportives des escargots, ou encore déterminer si les rats préfèrent le jazz ou la musique classique.
Et puis, bien sûr, je rêve que le handicap soit un sujet de santé autant que de société avant d’être un sujet économique. Trouver des solutions au handicap ferait vraiment s’effondrer tout un système ? Oui. Peut-être. Sûrement. Mais égoïstement, je rêve que là ne soit pas la question.