Un enfant lui, a moins de barrières, moins de règles ou de pression sociale. Quand il a une interrogation qui le titille, il la formule, point. Quoi de plus simple ? Et puis un enfant s’habitue vite aussi, il voit ce qui l’arrange, et ça aide. Moi en tout cas ça m’a plutôt servie que desservie.
Pour vous expliquer, je vais revenir sur deux évènements en particulier. Deux expériences.
Animatrice en fauteuil roulant…
La première, en 2015, lorsque j’ai été animatrice dans une colonie de vacances avec des enfants de 8 à 12 ans.
Ils m’ont vue tant dans mon fauteuil manuel qu’avec mon électrique et vous savez quoi ? Et bien ça s’est merveilleusement bien passé (même si j’ai fini le séjour crevée comme jamais). Je me souviens encore de l’hésitation qu’ils ont eue en descendant du car et en découvrant l’une de leur anim assise plutôt que débout. Ils étaient étonnés et ne savait pas trop comment réagir, du coup ils étaient tout timide avec moi. Ça aurait sûrement été plus reposant que ça dure, mais non, très vite les gamins ont oublié le handicap et m’ont considérée comme celle que j’étais, fauteuil ou pas fauteuil. Parfois quand ça leur venait ils me posaient bien une ou deux questions, mais le reste du temps, j’étais une adulte à part entière. Tantôt l’anim autoritaire qui fait nettoyer les tables à qui a lancé ses petits pois sur ses camarades, un coup l’anim cool parce qu’elle raconte des histoires à partir de n’importe quel thème qu’on lui donne. À l’instar des autres animateurs, je leur ai fait faire des activités et des jeux, je les ai grondés quand ils étaient turbulents ou méchants entre eux, j’ai dansé avec eux à la boom et je les ai aidé à inviter leur crush (la personne sur qui ils craquaient) pour le slow. Pour eux, le fauteuil n’était qu’un accessoire, un détail me concernant. Et c’était drôlement chouette.
… Et conférencière en fauteuil roulant.
La deuxième il y a quelques jours, lorsque j’ai fait une intervention auprès d’élèves d’une école primaire (du CP au CM2).
Là j’avais revêtue ma casquette de conférencière, mais bien sûr j’avais adapté mon discours à leurs âges. J’ai parlé pendant environ une demi-heure sans qu’ils n’aient aucun mal à me suivre, j’étais contente : ils s’intéressaient vraiment ! Mais je sais que la durée de concentration est quand même limitée à cet âge-là, surtout concernant les plus petits d’à peine six ans. Alors très vite je leur ai proposé de me poser toutes les questions qu’ils avaient envie de me poser.
D’habitude lorsque je fais ça avec des ados, ça met du temps à démarrer et finalement, l’aisance s’installe au fur et à mesure et les échanges finissent par se faire facilement. Pour les adultes, c’est plus difficile, personne n’ose poser des questions qui ne paraîtraient pas intelligentes. De ce fait il y en a assez peu et souvent, elles concernent des domaines très… sérieux : le financier, le psychologique, le matériel.
Les enfants eux, m’ont inondée de questions en tout genre : il suffisait que je leur en donne la possibilité pour voir une forêt de mains se lever. Ils n’ont pas hésité et j’ai eu droit à des choses très basiques mais qui interrogent sûrement tout le monde, qui sont essentielles : Comment je fais pour aller dans mon lit ? Est-ce que je peux dormir allongée ? Est-ce que je peux avoir plusieurs fauteuils ? Comment est-ce que je mets mes chaussures ? Comment est-ce que je m’habille si je suis assise ?
Très vite, ils ont à leur tour laissé de côté le fauteuil parce qu’en fait, ce qui les intéressait c’était moi, et que « moi » ça n’est pas juste le handicap (la vérité, les enfants, tout ça tout ça…). Alors bien sûr, ils m’ont demandé aussi tout un tas d’infos qui n’avaient rien à voir avec le fait d’être en fauteuil : Est-ce que tu as des frères et sœur ? Quel âge a ton chat ? Est-ce que tu es amoureuse ? Tu es allée à quelle école ? Est-ce que tu aimes cuisiner ?
Les enfants sont merveilleux !
Les enfants admirent un adulte pour ce qu’il est dans sa globalité. Si je leur avais raconté mes voyages avec le même sourire mais debout, ils auraient été tout aussi impressionnés qu’ils ne l’ont été dans ma situation actuelle. Parce qu’encore une fois, le handicap n’est qu’une partie de moi, et à la limite ça n’est même pas toujours ce qu’ils vont retenir en premier. Finalement, ce sont bien eux qui ont le meilleur point de vue du monde !
Bonjour, je suis grand mère d’une petite fille de 14 mois et depuis 6 mois, quand elle me voit elle hurle et refuse même un bisou. Est-ce que je ne la vois peu? 1 fois semaine mais que 1 heures ou tout les 15 jours aussi 1semaine. Ça me fait très mal au cœur À telle peur de moi ou de mon fauteuil ? Et ma fille ne fait rien pour arranger les choses. J’en suis très malheureuse