Le mois de novembre, comme tous les mois de novembre dans mon cas, s’est révélé être un peu morose. Est-ce la fin d’une année qui approche, le démarrage d’une nouvelle ou simplement l’avant ambiance de fêtes qui s’accompagne pour moi de réflexions voire d’angoisses, je ne saurais le dire. Le résultat demeure néanmoins le même : je ne peux m’empêcher de faire le bilan du pire, avant qu’en décembre mon optimisme me reprenne pour faire celui (bien plus conséquent) du meilleur.
Je me suis ainsi aperçu par un hasard pas si hasardeux que ça, que s’était écoulé plus d’un an depuis le dernier article que j’ai publié sur mon blog. C’est une sensation étrange de s’apercevoir que ce qui a été ma vie durant huit longues années s’est vu lâchement abandonné… si longtemps déjà !
Changement de piste de danse
Lâchement mais non sans réflexion évidemment. Je souhaitais arrêter de mettre le handicap au centre de chacun des aspects de mon existence, ce qui était alors le cas. Il était temps à mon sens de prendre un autre chemin, un chemin plus commun, mais toujours avec cette énergie un peu rêveuse qui me caractérise.
Me consacrer à mon histoire avec Marcel pour me lancer pleinement dans nos projets de maison, de famille, d’apprentissage et de partages conjoints. Et puis j’avais besoin de me challenger autrement qu’à travers mon fauteuil. J’avais besoin de créer quelque chose qui ferait me lever tous les matins en ayant la conviction que ma place dans le monde à une réelle utilité et que je l’ai trouvée.
Et comme je reste un esprit indépendant bien que je me soigne, l’auto-entreprenariat m’est apparu comme une évidence. Depuis plus de huit mois, l’une de mes proches amies et moi travaillons à l’élaboration d’un concept innovant dans le domaine de l’évènementiel pour particuliers. Est né au fil des semaines Les attentionnées (à retrouver sur le site lesattentionnees.com et l’Instagram @les.attentionnees) qui verra officiellement ses statuts déposés en janvier 2023… Dans quelques semaines en somme !
Magique disparition ou presque
Aucun rapport n’est fait, dans notre communication, entre mon futur travail et mon handicap. Aucun. Je tiens aujourd’hui à ne donner pour seul exemple que celui d’une normalité et d’une banalité à ne plus relever. Je suis, je fais, je travaille, je créé, j’invente, je coopère… Et mon fauteuil n’est pas un paramètre plus notable qu’un autre de la personne que j’incarne.
Je sais que je n’échapperai jamais à certains regards, certaines interrogations, certaines indélicatesses même, et je m’en veux parfois d’avoir cessé de les narrer sur 1parenthèse2vies. Un vague sentiment de culpabilité s’invite en moi à mes heures perdues comme pour me faire regretter les choix pour lesquels j’ai opté ces dernières années. Mais lorsque j’enlève mon petit nuage noir de Novembre pour me coiffer d’un joyeux bonnet de Noël, je ne peux que constater avec bonheur qu’aussi improbable que ce soit, mon fauteuil se trouve maintenant à l’arrière-plan. Toujours là, en plein milieu et visible, mais en retrait. La parenthèse s’est donc bel et bien refermée : ma vie sans fauteuil existe tout de suite.
*photos : ©La Cabane aux reflets