Cette année Marcel et moi avons profité de nos vacances pour nous reposer tranquillement chez nous, mais également pour partir un peu. Notre choix s’était porté sur le cœur de la Bretagne pour trois jours, un lieu dans lequel je rêvais d’aller depuis mon entrée au collège : Brocéliande. Cette forêt, bercée par les contes, les légendes et la magie, semblait être la destination parfaite pour les deux amoureux que nous sommes. Après tout, organiser des échappées mêlant tourisme et loisirs, j’en ai fait mon métier : ça ne devait que bien se passer. Seulement voilà, l’adage « les cordonniers sont les plus mal chaussés » semble vouloir s’appliquer. Je vous raconte.
Mauvais timing, mauvais temps, mauvais handicap
J’aime partir après tout le monde, hors période estivale : le temps est plus doux et il y a moins de monde. Souvent je privilégie la fin septembre. Seulement, cette fois, les circonstances nous ont amenés à poser nos congés la première semaine de ce même mois. Comme c’était justement la semaine de la rentrée, je me suis dit que l’on serait tranquilles. Ce que je n’avais en revanche pas anticipé, c’est que si la rentrée limitait le nombre de touristes, elle limitait en réalité tout le reste !
Le sympathique restaurant et le beau musée immersif repérés deux mois plus tôt ? Fermés le jour où nous avions fait la route pour nous y rendre et, comme c’était une situation exceptionnelle, ce n’était notifié ni sur leur site internet ni sur Google. Autant lorsque c’est pour des clients, je rappelle un mois avant, puis une semaine, puis la veille pour être certaine que tout se déroule parfaitement, autant si c’est pour moi, je ne fais pas tant de vérifications. J’ai donc appris ici, à mes dépends, que je devrais !
Les différentes balades prévues qui devaient être les activités phares de notre séjour, tantôt avec des chiens, tantôt en calèche tirée par des chevaux ? Annulées pour des raisons aussi diverses que variées : chaleur trop intense pour faire travailler les animaux (normal), saison touristique terminée donc créneaux supprimés en semaine, et moins de prestations en septembre qu’en juillet ou août donc possibilités accessibles PMR réduites. Sans compter les professionnels qui, ayant travaillé tout l’été, profitent de sa proche fin pour fermer quelques jours.
Bons amis, bons plans, bonnes surprises
Heureusement pour moi, j’ai toujours eu plus d’un tour dans mon sac. Malgré les moments de déception qui me donnaient envie d’abandonner pour rentrer chez moi, mon optimisme finissait toujours par refaire surface. D’autant que grâce au musée le plus étonnant qui soit, ça n’avait pas si mal commencé.
« Le cabinet mirifique du professeur Berlupin » ne paye pas de mine quand on y arrive. Mais dès que l’on se trouve à l’intérieur (accessible avec un peu d’aide, l’entrée étant sur une petite butte d’herbe) le charme opère. Bienvenue dans un monde rempli de vieux objets, de vieux gadgets, d’indications en tout genre et d’histoires de toutes sortes : un cabinet de curiosité géant où la frontière entre légendes urbaines, magie et réalité disparaît ! Lancez-vous à la recherche des maîtres de ces lieux, lutins farceurs bien planqués, ou bien dénichez les clins d’œil ici à Retour vers le futur ou aux Marvel, là à Disney ou encore à Indianna Jones.
Non loin de cet endroit insolite, La Gacilly. Cette jolie ville, où l’exposition photo annuelle est impressionnante à voir et en partie accessible, a cependant été éprouvante. Entre ses pavés et ses pentes dans tous les sens, mes bras ont été mis à rude épreuve ! Si Marcel n’avait pas été là pour m’aider, j’aurais sûrement repris la voiture plus vite (et c’est là que le musée immersif ok pmr était fermé exceptionnellement, ça limitait les activités sur place).
Le lendemain était consacré à la découverte de Paimpont et sa Porte des secrets ainsi que son tour du lac qui nous ont agréablement bien occupés ! Certes pas de visites contées accessibles disponibles, mais des balades, des découvertes et de bons restos à tester relativement facilement.
Si c’était à refaire ?
Au final, je ne peux pas dire que ces trois jours ont été un fiasco parce qu’ils m’ont permis de découvrir de beaux paysages : j’ai même pu me balader en forêt sans que le fauteuil ne pose problème, le bonheur ! Seulement, j’ai essuyé tant de refus en si peu de temps que j’en suis venue à me demander si ça en valait vraiment la peine. Peut-être que si j’avais été avec une amie qui aime autant barouder que moi, nous en aurions ri et fait fi. Mais j’étais avec Marcel et Marcel le tourisme, c’est pas son truc. Quand il m’accompagne c’est surtout pour me faire plaisir alors je me mets la pression.
Moralité n°1 : Ne plus jamais partir la première semaine de septembre, et peut-être plus entre copines qu’en amoureux.
Moralité n°2 : Prendre autant de précautions pour moi que j’en prends pour mes clients.
Moralité n°3 : Ne pas croire qu’une vieille expression à base de chaussures va me dicter tous mes prochains voyages ! De toutes façons je ne porte même pas de chaussures en été alors…