En juin dernier ont eu lieu les Global Games, un équivalent des jeux paralympiques mais pour le sport adapté. Et déjà avec cette explication je me doute que je vous perds un peu… c’est quoi la différence entre sport adapté et handisport ?
Le sport adapté, qu’est-ce que c’est ?
Le handisport, c’est une façon de pratiquer le sport avec un handicap moteur, avec du matériel et des règles aménagées. Le sport adapté s’adresse quant à lui aux personnes ayant une déficience mentale. De façon plus concrète, il existe plusieurs catégories et celle dont je vais vous parler s’appelle « II1 », elle n’accepte aucun athlète qui aurait plus de 75 de QI, en plus d’une autonomie sociale limitée (la moyenne de QI en France étant de 97)
Cette limite pose d’ailleurs soucis dans certains cas : par exemple, une personne ayant 76 de QI ne sera pas éligible aux compétitions internationales du sport adapté de son choix, mais ne trouvera pour autant pas sa place en jouant dans des catégories classiques.
Dans le même esprit de limites, la déficience ne peut être validée pour un sport adapté en compétition que si elle est constante. Des joueurs ont déjà été refusés lors de matchs importants car le trouble était psychique. De ce fait, ils sont parfois en état de détresse mentale, oui, mais parfois pas du tout, ce qui désavantagerait alors les équipes adverses. Même dans des fédérations qui se veulent inclusives, il y a une forme d’exclusion au final… Pas facile n’est-ce pas ?
Et si je parle des Global Games, c’est parce que Marcel était sur place, à Vichy, lorsqu’ils ont eu lieu. Une chose est certaine, si la France n’est pas prête pour les Jeux Olympiques 2024, elle ne l’était pas plus pour cette compétition-ci et ce pour tout un tas de raisons.
La communication et nos préjugés
Pour commencer, que ceux qui avaient entendu parler des Global Games lèvent la main… Personne ?… Non ?… Ben non, il est déjà relativement récent que soient mis en avant les Paralympiques, alors du sport avec des personnes ayant des déficiences mentales ne rêvons pas !
Et non seulement les Français n’ont aucune idée de leur existence, ils sont (de fait) incapables de savoir ce que c’est, moi la première avant que Marcel n’y aille ! Même les journalistes ne sont pas toujours clairs par rapport à ce qui semble pourtant assez simple à expliquer. J’ai ainsi vu lors d’une communication officielle du ministère des Sports, un visuel illustrant la compétition sur lequel figurait un sportif en fauteuil roulant. Alors qu’aucun joueur ne joue en fauteuil roulant, ou le cas échéant ce n’est pas la raison de leur présence. Alors quoi ? Est-ce qu’en 2023 parler de handicap mental est encore tabou ? Délicat ? Semblable à un gros mot ou à un sujet à garder secret ? Allons donc ! Ces athlètes gagnent des médailles et transcendent leur handicap au plus haut niveau de leur passion, ils méritent d’être reconnus comme tout être humain qui se surpasse.
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Une organisation désorientée
Avec tout ce que Marcel m’a raconté, j’ai vraiment l’impression que cet évènement n’a pas été pris au sérieux. Pourtant des fédérations du monde entier sont venues y participer : les Chinois, les Australiens, les Américains et tant d’autres ! Malgré cela, beaucoup de choses demeuraient mal adaptées. Si les locaux étaient aptes à recevoir un public portant un handicap moteur, ce n’était pas toujours pensé de façon juste pour le reste.
La nourriture était légère pour des centaines de joueurs présents pour une compétition mondiale. Des athlètes de haut niveau ne sauraient se contenter de peu, et comme le complexe sportif dans lequel se déroulaient les festivités se trouve à l’écart de la ville, peu d’alternatives s’offraient à eux. Il aurait pourtant suffi d’un foodtruck ou deux pour faire des heureux… Et rapporter de l’argent en prime !
Concernant les logements, même problème : l’éloignement par rapport au lieu de compétition. Vichy n’étant pas une ville gigantesque, tous les sportifs ne pouvaient être logés au même endroit, ce qui a créé des inégalités tant en terme de qualité d’hébergement, qu’en distances (et les conséquences qui vont avec notamment pour les transports.) Bref, tout mis bout à bout, j’avoue avoir eu un peu honte de mon pays, même si j’ai conscience de ne me faire un avis que sur les dires subjectifs de Marcel.
Tout n’est pas perdu !
Ceci étant dit vous me connaissez, l’optimisme c’est mon truc. J’aime à me dire que la France avance ne serait-ce qu’en accueillant déjà ce genre de compétition sur son territoire. Certes, nous ne sommes pas encore rodés sur toutes les subtilités de l’adaptation, peut-être sommes-nous en retard sur d’autres pays. Mais tant que l’on va de l’avant, n’est-ce pas encourageant ?