Avec le développement des montres d’activité qui permettent de suivre les calories dépensées, le sommeil, la respiration et le rythme cardiaque, j’ai voulu savoir si elles pouvaient répondre à mes besoins en tant que personne en fauteuil. J’avais envie de mieux suivre à la fois mon alimentation et mes efforts quotidien, pour éviter de me laisser aller par la sédentarité. J’ai donc d’abord acheté une montre classique, à une trentaine d’euros, pour voir ce que ça donnait mais très vite, j’ai compris que l’expérience allait être plus complexe que je ne le pensais.
Compter les pas en fauteuil ?!
Les montres connectées « normales » sont faites pour un usage valide : comptage des pas, calcul des calories en fonction de la marche, rappel d’activité basé sur des mouvements typiques… autant de fonctions qui m’ont laissée perplexe. En effet en fauteuil, on ne compte pas les pas, et chaque poussée ne se traduit pas forcément en données claires pour la montre, sans compter que des sports adaptés, comme le handbike par exemple, ne sont pas intégrés dans ces modèles de base. Conclusion : même pour des tâches simples comme surveiller mes calories au quotidien ou suivre des exercices adaptés, cette montre ne pouvait pas faire l’affaire.
J’ai donc regardé ce qui existe vraiment pour les personnes en fauteuil, et sans surprise : seuls deux constructeurs prennent sérieusement en compte les besoins des personnes en situation de handicap, à savoir Apple et Garmin (selon les modèles). Mais là, les prix grimpent vite. Apple, bien que proposant un suivi en fauteuil assez performant, n’est pas une option pour moi, je suis de la Team Android. Quant aux montres Garmin, elles sont, certes, adaptées et intéressantes, mais à un coût nettement plus élevé que la montre d’entrée de gamme que j’avais testée au départ. Pourtant, pour obtenir une montre qui fonctionne bien et prend vraiment en compte mes mouvements, il fallait passer par là.
Handicap et montre connectée
Après réflexion, j’ai craqué, et je ne le regrette pas. Avec son mode fauteuil, ma Vivoactive 5 enregistre les poussées plutôt que les pas, ce qui permet un suivi réel de mon activité. Elle propose même des options pour des sports adaptés comme le vélo à bras (ce qui m’encourage à en faire plus qu’avant !). Ces fonctionnalités sont clairement un plus pour un suivi concret et réaliste. Et au-delà des mesures liées aux mouvements, la montre suit aussi mon sommeil, ma respiration, ma fréquence cardiaque, ma consommation d’eau, mes cycles menstruels… un ensemble complet pour mieux comprendre mon propre corps, mon propre rythme.
Alors oui, le prix est un point noir, et on peut se demander pourquoi il faut ENCORE dépenser autant pour des fonctionnalités que des personnes valides peuvent obtenir pour bien moins cher. En tant que PMR, il nous faut souvent investir dans du matériel coûteux pour bénéficier d’une accessibilité réelle, et c’est frustrant. Mais dans ce cas précis, la Garmin m’a permis d’avoir un suivi fiable et d’adopter une meilleure hygiène de vie. Combinée à une alimentation équilibrée et une compréhension de mes propres besoins, elle m’aide à rester à l’écoute de mon bien-être général.
Cette expérience, je tenais à l’écrire car au final, la conclusion est toujours la même : nous devons payer notre différence. Maintenant cela nous oblige aussi à faire des choix et je crois que celui que j’ai fait pour cette montre est intéressant à partager. Elle a été un investissement, certes, mais avec les options pour PMR comme le suivi des poussées, l’intégration de sports adaptés et le suivi complet de la santé, cette montre est devenue une alliée au quotidien qui me permet d’avoir une meilleure conscience de mon fonctionnement et de mes besoins. Maintenant est-ce que je pourrais m’en passer ? Certainement. Elle n’est pas un gadget, mais elle n’est pas indispensable non plus.