À la fin du mois de mars dernier, Orek est entré dans ma vie. Ce chien aussi gentil qu’il sait être comédien fait désormais partie de notre famille, à Marcel et à moi, qui compte à ce jour plus d’animaux que d’êtres humains, mais passons. Lorsque nous sommes partis en vacances en Provence début septembre, il parût évident d’emmener notre loup noir avec nous. J’avais juste oublié un tout petit détail : Albert (mon fauteuil).
Considérations techniques
Parce que c’est bien mignon de dire « on prend le chien » mais il faut admettre ce qui est : c’est une forme de contrainte malgré tout. Déjà parce que de base c’est une organisation logistique ! Il n’était pas question de prendre Citrouille (ma voiture), puisqu’avec une bestiole de la taille d’un malinois, un fauteuil, des bagages et un passager (quand même), ça aurait commencé à faire vraiment serré. Nous avons donc voyagé avec la voiture de Marcel. Le souci avec celle-ci, c’est qu’elle n’est pas adaptée, c’est une voiture lambda, ce qui implique que je ne peux pas la conduire. Résultat ? Un point en moins côté indépendance et « partage des tâches ». J’ai dû me « faire conduire » pendant la semaine qu’a duré notre virée et soyons honnête : ça ne m’a pas enchantée.
Ensuite, parlons logement. Entre les hausses des prix et le coût des locations de la région dans laquelle nous nous rendions, il n’était pas question de prendre un hôtel, mais bien de se chercher une petite location sympa. Or c’était déjà compliqué parfois de trouver un endroit disponible qui soit accessible en fauteuil, voilà qu’il faut en plus qu’il accepte les animaux. J’aime me challenger. Mais soyons honnête, si vous décidez de partir en vacances avec votre ami à quatre pattes, le sacrifice quant aux critères de recherches se fera sur l’accessibilité. Nous avons donc loué un charmant appartement en rez-de-jardin… qui comportait une marche d’entrée ! J’ai dû dépendre de Marcel chaque fois que je voulais rentrer ou sortir pendant la semaine qu’a duré notre virée et soyons honnête : ça ne m’a pas enchantée (non plus !).
Considérations touristiques
Je ne suis pas du genre à partir en vacances « farniente ». Je pars pour explorer, pour expérimenter, pour sortir de mon quotidien et de ce que je connais déjà trop. Alors chaque fois que je m’en vais vers de nouveaux horizons, je prépare mon voyage avec les lieux que j’ai envie de voir et les activités que j’ai envie de faire. Seulement vous le savez, l’accessibilité PMR fait un premier tri puisqu’il y a encore bien des choses dont je ne peux pas profiter avec un fauteuil. Par exemple, dans le sud, une grande partie des Beaux de Provence sont impraticables avec mon destrier, même fidèle. Ce à quoi nous n’avions pas pensé tout de suite, c’est que certains espaces touristiques et/ou de loisir ne sont eux pas autorisés aux chiens. Deuxième tri. Ça commence à beaucoup, beaucoup, restreindre les choix. Adieu donc le Camp des Miles (ancien camp de déportation de la seconde guerre mondiale entre autres) qui n’accepte que « les chiens qui peuvent être mis dans un sac ». Alors déjà je trouve cette phrase très bizarre parce que ça n’implique pas que le chien soit vivant (vous imaginez si on remplaçait « chiens » par « enfants » ? BREF), ensuite si vraiment on voulait, Orek rentrerait dans un sac… Ce serait juste un très grand sac !
Maintenant je dois bien admettre que nous avons eu de la chance car les chiens sont accueillis dans la plupart des restaurants à Aix en Provence, nous avons même pu faire le musée et la boutique du Calisson avec lui, rentrer également dans le magasin de « La Cure gourmande » (sachant que ce sont des lieux de vente alimentaire, j’aurais pu comprendre les restrictions quant aux animaux.) La palme revient quand même au domaine du château Lacoste ! Des hectares de terrains, de vignobles et d’œuvres d’art contemporain à découvrir, où des gamelles d’eau sont laissées (et remplies régulièrement) pour nos loulous poilus. Orek a même eu le droit d’embarquer avec nous en voiturette électrique pour la visite guidée du domaine (et il a fait sensation) !
Apprendre et… s’adapter encore !
Cela étant dit, le fait qu’Orek soit un jeune chien encore en apprentissage, bien que déjà calme, m’a fait aussi comprendre pourquoi mes amies qui ont des enfants en bas âge me disent que les vacances avec eux, c’est génial, mais ça n’est pas vraiment des vacances. Rester attentif, être dans l’éducation, gérer le fauteuil, profiter de ce que l’on voit et fait, s’accorder du temps à deux… Mission impossible. La prochaine fois, nous emmènerons Orek évidemment, mais nous prévoirons une ou deux journées pendant lesquelles nous le ferons garder par un.e pet-sitter ce qui nous permettra de nous retrouver un peu juste en amoureux, et de nous rendre aux endroits et/ou activités non-autorisés aux chiens. Pour ce qui est du logement et de la voiture… d’ici aux vacances prochaines nous avons le temps d’y penser non ? 😉