Cet été je n’ai que peu bougé. Beaucoup s’en sont étonnés, moi qui baroude tant d’habitude ! Mais j’ai toujours affectionné l’automne plus que la saison estivale pour partir vers d’autres aventures. Cette année, il est vrai que bien des choses ont été chamboulées, le covid nous fait revoir nos façons de nous déplacer, la fréquence de ces déplacements également. Du moins est-ce mon cas.
Bref, fini de partir à l’étranger pour le moment, il est grand temps de redécouvrir notre si beau pays. Comme je l’avais fait en 2017, mon choix s’est porté pour 2020, sur une région que j’affectionne tout particulièrement et que je veux continuer à explorer, à savoir l’Alsace.
Actualité et hausse des prix
Lorsque j’ai commencé à organiser mon périple, divisé entre Strasbourg et Colmar, j’étais confiante concernant le logement de la première ville : j’avais été la dernière fois à l’hôtel Mercure du centre-ville, où l’accessibilité y était tout à fait correcte et le personnel particulièrement accueillant. Il me semblait logique d’y retourner. Sauf que. Entre l’augmentation générale des tarifs qu’il y avait eu en 2019 et celle que l’on a subie cette année (merci le confinement), voilà mon séjour de 3 nuits au même prix que celui que j’avais passé de 5, quelques années auparavant. Je n’avais aucune envie d’exploser le budget pour ça, soyons clairs.
Ni une ni deux, pas découragée le moins du monde, me voici sur les sites qui comparent les tarifs des hôtels : tous sont touchés par la hausse du prix de la nuitée. Direction virtuelle donc, vers AirBnB. Ça n’est plus aussi intéressant que ça l’était auparavant, mais ça reste bien plus raisonnable (pour souvent plus grand !) malgré tout.
Pour être honnête, ça ne m’enchantait guère à la base, je savais que j’allais devoir y passer de longues heures avant de trouver un logement réellement accessible et d’en avoir la confirmation certaine par le locataire du lieu. Il m’était déjà arrivé, lorsque j’étais partie au Canada, de me retrouver dans un logement qui m’avait été certifié « ok en fauteuil » et qui, une fois sur place, s’avérait ne pas l’être tant que ça. Heureusement que je n’y avais pas été seule !
Trouver la perle rare
J’ai cependant été agréablement surprise par l’évolution depuis, des critères proposés par la plateforme : toute une section pour les recherches spécifiques handicap est à portée de clic, si ça n’est pas joli tout de même ! Le problème est que pour que ce soit efficace, encore faut-il que les personnes qui louent leurs biens renseignent les infos concernant lesdits critères. Vous voulez un scoop ? Il y en a peu. La plupart se sont arrêtés au principal. Alors je ruse… grâce au critère de l’ascenseur dans un premier temps.
En cochant le fait que je cherche un logement avec un ascenseur, ça élimine tous les bâtiments trop anciens pourvus uniquement de marches. Et souvent ça me sélectionne plutôt des lieux relativement récents (donc aux normes). Bien sûr expliqué comme ça, ça parait facile. Trop. Et ça n’est pas vraiment caractéristique de la vie en fauteuil. Effectivement, l’ascenseur déblaye un peu le terrain mais ça ne suffit pas. Quelques précisions sur l’emplacement et sur le type de logement que je recherche me laisse avec une vingtaine de possibilités. Et c’est parti pour l’étude des fiches et des photos de chacun pour s’assurer que les portes sont assez larges, que le lit est à hauteur normale (non un clic-clac ou un futon au sol), que la salle de bain est assez grande pour que je puisse y rentrer (et fermer la porte), j’en passe et des meilleures : une vraie enquêtrice !
Ne laisser place à aucun doute
Ainsi d’une vingtaine d’options, n’en voici plus que cinq. Ce qui est un bon score, vraiment. Vient alors l’envoi du mail insistant pour poser des questions précises sur les seuils, les tailles, ou autres détails qui pour nous PMR ont de l’importance. Puis l’attente. Pénible et frustrante. Attente qui se solde par un échec pour l’un, par une entre-temps-indisponibilité pour l’autre, ou encore par une non-réponse (rare, rassurez-vous). Alors statistiquement vous vous rendez bien compte pourquoi je n’étais pas chaude chaude à la base par le fait de passer par AirBnB ?
Quoi qu’il en soit, j’ai tout de même réussi à trouver mon bonheur, non sans peines donc, et bien plus acceptable pour le budget de n’importe qui ! Je conserve pourtant un brin d’inquiétude, sait-on jamais, car j’ai découvert à mes dépens que l’on n’est jamais à l’abri d’un ascenseur trop petit, d’un lavabo inatteignable ou d’un lit qui bouge quand on s’y transfère. Sans les normes plus strictes auxquelles sont soumis les hôtels, les chaînes notamment, je n’ai aucune garantie en dehors des quelques photos que je peux voir du logement, et la volonté de son loueur à être précis dans les réponses qu’il me donne.
Il n’y a donc plus qu’à croiser les doigts… pour cette fois !