Il y a quelques jours, j’ai vu passer cette image sur l’un des groupes Facebook que je suis.
Douce naïveté avant retour à la réalité
Au début, je me suis réjouie, comme la personne qui l’a partagée, de cette idée d’inclusion. Mais c’était sans jeter un œil aux commentaires. Car en lisant ces derniers, j’ai vu une précision que pourtant je connaissais mais avais oubliée : le dispositif du banc « à trou » n’est pas un mobilier bien pensé pour les handi, mais un stratagème pour empêcher les personnes sans-abri de s’allonger. Et ça m’a rendue triste.
Triste que l’être humain soit plus ingénieux lorsqu’il s’agit de lutter contre ses semblables plutôt que de leur venir en aide.
Triste que je sois obligée de me dire « Le malheur des uns fait le bonheur des autres » pour justifier la méprise que cette image a provoquée.
C’est un peu comme de rentrer au resto, être tout content qu’ils aient pensé à laisser une place libre pour un fauteuil et finalement se rendre compte que non, c’est qu’il manquait juste une chaise, empruntée par une autre tablée.
Et ma réflexion alors s’élargit : où est passée l’empathie ? Existe-elle seulement ?
Pourquoi faut-il que, pour que l’on pense aux personnes en fauteuil, il faille se retrouver dans une situation similaire ? Prendre conscience que certains trottoirs ou seuils de porte sont galères à passer seulement lorsque l’on se retrouve avec bébé et poussette par exemple.
Sommes-nous vraiment égocentrés ?
Beaucoup de personnes que je connais ou que j’ai croisées qui se battent pour le handicap, ou au moins y sont sensibles, le font et/ou le sont parce que bien souvent ils ont un proche dans cette situation. « Cette » situation… Comme s’il n’y en avait qu’une.
Et moi ? Si je ne m’étais pas retrouvée en fauteuil, en aurais-je eu quelque chose à faire, de ces lois qui nous rendent dépendants de nos conjoint(e)s financièrement parlant (bon retour dans le passé des dames !) ? Ou de celle qui découragent les petits commerces d’entamer des travaux pour se rendre accessibles ? Aurais-je été choquée par les prix exorbitants que l’on demande de débourser à des personnes qui n’ont pas le choix pour un fauteuil roulant digne de ce nom ?
Sûrement pas.
Mais d’un autre côté je me battais avant pour la cause animale en multipliant mes heures de bénévolat à la Société Protectrice des Animaux (entre autres actions), ce que je ne fais plus aujourd’hui. Parce que je me consacre à une autre cause. Qui me concerne encore plus directement. Et l’on revient à cette question d’égocentrisme.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !
Cela dit si ce point, cette image, m’a un peu fait broyer du noir, et si les témoignages de certains sont bien différents de ce que je vais énoncer pour finir cette phrase, je ne me suis pour ma part jamais retrouvée en mauvaise posture sans trouver quelqu’un pour m’aider. Ce que je veux dire par là c’est que l’Être Humain est à mon sens bon avant d’être égoïste, et bien que nous soyons parfois maladroits, je ne crois pas que nous n’ayons vraiment rien à faire de notre prochain. Le tout serait que la multitude de bonnes actions arrivent à pallier les grosses erreurs… comme ce banc par exemple.