Ce mois-ci, j’ai un petit coup de mauvaise humeur à vous expliquer qui reflète un problème récurrent lié à notre société actuelle (ça c’est du teasing de début d’article !)
Comme je l’ai déjà raconté dans cette publication, j’ai participé il y a quelques semaines maintenant, à un formidable rassemblement. Une femme pour chaque département de France métropolitaine et d’outre-mer, nous avons été 101 à nous retrouver à Paris puis à être accueillies à Matignon par le Premier Ministre Gabriel Attal.
Si l’on remet les choses dans leur contexte et au-delà de la petite fierté de se dire « je suis entrée à Matignon au moins une fois dans ma vie », cet évènement est né d’une idée qui avait du sens, dont l’objectif était de délivrer un message. 101 femmes qui entreprennent, mises en lumière et reconnues par le gouvernement français le 8 mars soit lors de la Journée Internationale des droits de la femme, c’était défendre une cause.
Nous avons été sélectionnées, rassemblées et présentées à plusieurs ministres parce qu’il est important aujourd’hui de montrer que les femmes sont capables d’entreprendre, qu’elles sont nombreuses à le faire et qu’elles sont solidaires entre elles. Nous sommes des exemples pour celles qui hésitent encore à se lancer, le dernier argument peut-être qu’elles attendaient pour le faire : « Oui c’est possible, regardez-nous, nous l’avons fait et nous sommes reconnues pour cela. »
Pour ma part j’espère humblement pouvoir inspirer aussi quelques petites filles pour qu’elles ne s’empêchent pas de rêver, quelle que soit leur situation. Et je sais qu’au moins cent autres femmes dans toute la France, espèrent la même chose.
L’anecdote qui cache l’info
Seulement voilà, le public qui ne suit pas l’une d’entre nous n’a pas reçu ce message. J’étais il y a peu exposante lors d’un salon pour mettre en avant mon entreprise, et les personnes qui ne la connaissaient pas ne savait pas ce qu’était que cette distinction « Représentante du département du Cher en tant que membre des 101 femmes entrepreneures de Matignon. » Pourquoi ? Les médias.
Les médias nationaux à la recherche du buzz ou de la nouvelle qui choque n’ont quasiment pas parlé de cet événement. Enfin si, ils en ont parlé… plus ou moins…
En effet, lorsque nous avons assisté aux discours à Matignon, ce qui a été le plus relayé, c’est l’extrait au cours duquel Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a chanté du Clara Luciani. Pas de contexte, pas d’explication, simplement un débat resté bien bas pour savoir si oui ou non c’est correct pour une ministre de chanter lors d’un point presse. Parce que c’est ça finalement le plus important : juger un membre du gouvernement pour n’importe quelle raison, histoire de bien invisibiliser les vraies questions.
Est-ce que c’est décourageant ? Ça le serait certainement si j’étais seule. Mais voyez-vous, nous sommes 101. 101 et en réalité bien plus, à être soudées et plus déterminées que jamais à faire parler d’elles pour mettre un bon coup où il faut. Parce que s’il y a bien une chose que nous avons intégré en nous rencontrant, je le réécris, c’est qu’ensemble nous pouvons faire bouger les choses.
Alors si vous aussi vous avez autour de vous une femme qui a osé se lancer et qui travaille d’arrache-pied pour faire vivre son entreprise, parlez d’elle et de ce qu’elle fait autour de vous et sur les réseaux : c’est un soutien (gratuit) qui peut faire la différence.