J’ai toujours adoré lire

Je lisais Harry Potter planquée sous mon pupitre pendant les cours de maths en CM1, je lisais assise sur le rebord de ma fenêtre, les pieds sur le toit de la maison quand j’avais 13 ans et il m’arrivait d’arrêter la lecture d’un livre à 3h du matin qu’une fois la dernière page terminée quand j’étais ado.

Et puis l’accident

L’hôpital, la rééducation, des mains qui ne fonctionnent plus tout à fait bien, et j’ai moins lu. Je mettais ça sur le compte de mon manque de concentration lorsque j’avais des médicaments, de mon manque de temps quand je voyageais beaucoup, de mon manque d’envie maintenant que j’ai une entreprise à faire tourner. Mais là n’était en réalité pas le problème.

Comme je le disais, mes mains ne fonctionnent plus à 100%, conséquence de quoi, concrètement, je ne peux pas tenir un livre d’une main pour tourner une page par exemple. C’est trop lourd pour mon poignet. Je ne peux pas tenir non plus un livre à bout de bras car je fatigue vite. Je ne peux pas lire un livre posé sur mes genoux car si je garde trop longtemps la tête autant baissée, j’ai une tension qui chute, rendant la lecture très inconfortable. Ainsi pour lire un livre, il faut que je m’installe à une table et que je pose ce dernier dessus pour avoir les mains libres. Ça me permet à la fois de le maintenir ouvert, à la fois d’en tourner les pages. Dans cette configuration, ma tête se trouve quant à elle dans une position adéquate. N’est-ce pas un peu contraignant ? Si, ça l’est, mais je ne m’en étais pas rendue compte alors que lire davantage me manquait.

Un « pourquoi pas ? » qui s’impose

Quand les parents du Barbu m’ont offert un peu d’argent pour mon anniversaire et qu’à peine quelque jours plus tard Google m’a présenté une promotion sur une jolie petite liseuse, bien notée dans les avis, je me suis dit que ça devait être un signe. Le papier, l’objet même que représente un livre m’est cher, mais la lecture elle-même l’est encore plus à mes yeux alors… pourquoi pas ? Au pire si finalement je ne m’en sers pas, je pourrais toujours la revendre.

Vous savez quoi ? Je pense que c’est le meilleur achat que j’ai fait cette année et même plus. Je suis tombée sous le charme de ma liseuse, la preuve, je lui ai donné un prénom : elle s’appelle Nash. Grâce à Nash, j’ai redécouvert le bonheur de lire n’importe où n’importe quand. Lire deux pages par-ci, deux pages par-là, ou bien enchaîner cinquante chapitres à la suite. Elle est si légère que je peux la tenir facilement, il suffit que je touche l’écran pour tourner une page.

handicap tétraplégie lecture

J’avais oublié combien j’adorais bouquiner affalée dans le canapé ou allongée dans mon lit, bouquiner pendant un trajet en voiture ou installée en travers d’un gros fauteuil de salon. Mon seul regret ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Parce que d’un livre tous les six mois, me voici à un livre tous les dix jours et ce que ça fait du bien ! Si demain ma maison devait brûler, ma liseuse ferait partie des objets que je sauverai à coup sûr !

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